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Journal d'un cinquantenaire qui n'en a plus pour longtemps...

Journal d'un cinquantenaire qui n'en a plus pour longtemps...
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14 février 2006

Plus que 2 mois !

Mais comment tout ça a-t-il donc bien pu arriver ?

Bon, c'est vrai,au cours de ma formation, j'ai un peu fait l'impasse sur la formation commerciale. C'est sûr, ça m'a pas aidé quand je me suis retrouvé face aux concurrents, affamés par ma réussite. Eux, ils n'avaient pas forcément des tontons aussi généreux, alors il leur a fallu venir me piquer des parts de gateaux. Ou plutôt, une part d'étude technologique, une tranche d'analyses de composition du jambon cuit par ci, et une tranche d'analyses microbiologiques des rillettes par là, et pourquoi pas une tranche d'analyses sensorielles de saucisse pâte fine.

Heureusement, moi, j'avais mes tontons derrière moi (et leur taxe parafiscale) !

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13 février 2006

Au début, tout allait bien !

Bonjour, j'ai bientôt 52 ans et je vais disparaître. Je suis le Centre Technique de la Salaison, de la Charcuterie et des Conserves de Viandes, né en août 1954. logotitrectsccv21

J'étais bien entouré à ma naissance : outre mon créateur il y avait également mon tonton salaisonnier industriel et mon tonton charcutier artisan, mais aussi les représentants des pouvoirs publics. Rien que du beau linge, je vous dis. Et tous les copains professionnels se sont petit à petit occupés du nouveau né plein de promesses que j'étais.

Alors j'ai fait en sorte de ne pas les décevoir. J'ai grandi, j'ai étudié, j'ai expérimenté, et j'ai appris plein de choses sur la charcuterie et les produits carnés en général, sur la réglementation, les analyses chimiques, microbiologiques, sensorielles, la métrologie... J'ai participé à la mise au point de méthodes d'analyses performantes, à la connaissance et la maîtrise de technologies nouvelles...

Alors, forcément, j'en ai fait profiter tout le monde au cours de ces 52 années : tous ces gens qui m'ont soutenu, qui ont participé chaque année à mes besoins pour continuer. Okay, je dois bien l'avouer, ils y étaient (un peu) obligés de la payer cette taxe parafiscale, mais au moins, ils savaient où elle allait. Et puis, elle variait selon le revenu de chacun (NB pour les puristes : le chiffre d'affaires). Mais c'était un choix collectif, renouvelé régulièrement et qui profitait à tout le monde en retour, au charcutier artisan de quartier, comme à la grosse entreprise industrielle nationale de salaison. Je n'ai jamais fait la moindre distinction pour prodiguer mes conseils, transmettre mes connaissances ou les informations dont je disposais.

J'ai toujours été à la base de la référence réglementaire pour la profession, le Code des Usages de la Charcuterie et des Conserves de Viandes et je n'ai jamais rechigné pour participer à sa mise à jour. Et c'est pas de la tarte, puisqu'il faut que je fasse l'arbitre au centre du terrain des idées et des désirs de chacun : fabricants, pouvoir publics et consommateurs. Mais au final, ce Code, il ne sert pas seulement de réglementation, c'est aussi une assurance pour les consommateurs, auxquels il apporte la certitude du respect de la qualité des produits !

Et puis, quand des Listeria s'installent dans les produits sans qu'on les y ait invitées, ou alors quand certains trouvent qu'il y a trop de sel dans la charcuterie (par exemples), c'est à moi que fait appel la profession. Et j'y vais sans rechigner non plus, je les aide volontiers les professionnels, et tout le monde en profite, les consommateurs comme les autres en définitive !

Et voilà : malgré tout ça, je n'ai plus que 2 mois à (sur)vivre !

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